« Nos consultants phosphorent » épisode 2 : 4 mariages et un CDI

On entend souvent qu’un CDI est un peu comme un mariage. C’est exact dans un certain sens. Il s’agit d’un engagement réciproque pour une durée indéterminée. Engagement qui contient des droits et des devoirs pour chacun. Contrat qui peut être également rompu à l’amiable ou devant la justice. Il existe sans doute d’autres similitudes et aussi beaucoup de différences.

Oui, car, contrairement au mariage, la conclusion d’un CDI intervient après une période beaucoup plus courte. Alors que l’on se marie le plus souvent quelques années après s’être rencontrés, quelques mois pour les plus pressés, un CDI peut intervenir seulement après le 1er RDV.

On dit qu’il faut deux ans pour connaître « pleinement » une personne alors qu’un mariage sur 3 se termine en divorce. Alors, dans le contexte professionnel, combien de temps faut-il pour connaître l’entreprise, son responsable, ses collaborateurs pour que ça « matche » ?

Le salarié ne sait rien, ou si peu, quand il commence son nouveau job. Généralement, il a traversé les locaux de l’entreprise, est resté un certain temps dans une salle de réunion ou dans un bureau, lieu de l’entretien d’embauche. Moment durant lequel il a raconté sa vie, professionnelle du moins, à une personne qui lui est totalement inconnue.

Suite à quoi, il peut être décidé, d’un commun accord, de vivre ensemble de 8h à 17h, 5j/7. Quand on pense à tout ce à quoi cela engage, cela ne fait pas bien lourd…

Certains me diront que la période d’essai est justement pour là pour ça. Je répondrai qu’en vérité, les dés sont pipés. Une période d’essai sert surtout à essayer le salarié ! A moins d’être un profil particulièrement qualifié et/ou recherché, peu d’entre nous ont la possibilité de faire la fine bouche. Le plus souvent, on cherche surtout à donner le meilleur de soi-même pour passer le cap de ladite période ! Et qu’importe si la mariée est moins belle que prévue.

D’une certaine manière, on retrouve ce parallèle pour nos achats importants et donc engageants. L’acquisition d’une nouvelle voiture par exemple. Le vendeur vous présente l’objet de vos désirs sous son meilleur jour et vous propose un essai d’environ une vingtaine de minutes… Dans l’idéal, ne conviendrait-il pas de pouvoir essayer cette voiture pendant, disons, une semaine, en conditions réelles de votre utilisation ? Il en est de même pour l’acquisition de sa résidence principale. En l’occurrence, vu l’importance de l’achat, on dispose plutôt de deux ou trois visites pour se décider. Mais quid de sa luminosité tout au long de la journée ? De sa quiétude la nuit venue ? Etc.

Alors, je rêve un peu, ne pourrions-nous pas essayer autre chose ? Ne serait-il pas judicieux de faire rencontrer réellement les personnes ? C’est-à-dire en tombant le masque, en laissant de côté le rôle présupposé de chacun. De proposer d’abord une rencontre avec la personne en charge du recrutement (chef d’entreprise, manager, DRH) dans un endroit neutre qui équilibrerait l’échange. Puis d’inviter le candidat pressenti à passer une journée avec les collaborateurs dont l’un pourrait faire office d’ambassadeur de l’entreprise, du service concerné et profiter du déjeuner pour échanger vraiment. Enfin, dans un troisième temps, un entretien en bonne et due forme avec retour d’expérience suivi d’une discussion éventuelle sur les détails du contrat, en meilleure connaissance de cause.

Une telle approche permettrait de libérer la parole, de prendre conscience de son ressenti. Cette immersion affinerait le raisonnement et consoliderait la prise de décision des deux parties.

En termes d’argent, il est fort à parier que cela sera toujours bien moins onéreux qu’une embauche écourtée ou qu’un collaborateur qui ne donnera pas la pleine mesure de son potentiel, faute de conditions optimales réunies.

En termes de temps, il convient d’anticiper le besoin de recrutement suffisamment à l’avance. Notamment si plusieurs candidats sont en lice. Ainsi, le processus ne se heurtera pas aux impératifs du moment.  Au final, la sélection écologique du nouveau collaborateur s’effectuera au cours de 3 étapes naturelles : L’immersion (phase préalable) -> L’acclimatation (période d’essai) -> L’intégration (titularisation).

 

Par Frédéric Bessoud.

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